Je ne serais probablement jamais monté dans un van si je n’avais pas rencontré Peter, un ami allemand qui parle de ses aventures sur Dinovan. Cet ami passionné de vanlife m’a littéralement transmis le virus : son blog, ses récits de voyage et ses conseils pratiques m’ont convaincu qu’il était temps d’échanger mon train-train quotidien contre l’inattendu.
Un mois plus tard, je partais seul pour ma première aventure sur les routes d’Europe, sans plan fixe, mais avec un van, un carnet, et une folle envie de liberté. Voici ce que j’ai découvert, ce que j’ai mal préparé, et pourquoi je recommencerais… demain.
Ce qu’il faut retenir
| 🌍 Itinéraire | France → Espagne → Portugal, sans plan précis, au fil des envies. |
| 🏕️ Spots préférés | Lac de Sillé (FR), Plage de Berria (ES), Cabo da Roca & Monsaraz (PT). |
| ⚠️ Galères vécues | Panne mécanique, manque de réseau, douches improvisées, nuits bruyantes. |
| 🎒 Leçons apprises | Autonomie, patience, simplicité, richesse des rencontres. |
| 🧠 Conseils suivis | Choix du van, budget réaliste, applis utiles, flexibilité dans l’itinéraire. |
| 💡 Conclusion | Une aventure humaine, libératrice et enrichissante – à revivre sans hésitation. |
Pourquoi la vanlife m’a attiré (et pourquoi vous aussi devriez y penser)
Franchement, au début, je me disais que c’était juste une mode Instagram de plus. Vous savez, ces photos léchées avec des couchers de soleil parfaits et des yogis en équilibre sur le toit d’un van immaculé. Mais Peter m’a fait comprendre quelque chose de bien plus profond.
C’est le retour à l’essentiel qui m’a d’abord séduit. Plus de réveil à 6h30 pour prendre un métro bondé. Plus de réunions inutiles dans des open-spaces suffocants. Juste moi, la route, et cette liberté de changer d’avis à chaque carrefour. Envie de montagne ? Direction les Pyrénées. Besoin de mer ? Cap sur la côte basque.
La flexibilité, c’est le maître-mot. Mon bureau, c’est maintenant n’importe où avec du réseau. Ma cuisine, c’est un réchaud et trois casseroles. Ma chambre, c’est un matelas dans un espace grand comme un placard. Et bizarrement, je n’ai jamais été aussi heureux.
Mais le plus beau dans tout ça, c’est cette reconnexion avec la nature. Dormir au son des vagues ou se réveiller face à un lac de montagne, ça change complètement la perspective. On redécouvre le silence, les vraies odeurs, les vrais paysages. Pas ceux filtrés par une vitre de TGV.
Mon itinéraire en bref : France → Espagne → Portugal
Mon plan de route ? Il tenait sur un post-it : « Aller vers le sud ». Très précis, vous me direz. Mais c’est exactement ce qui a rendu cette aventure si magique.
J’ai commencé par la Dordogne, histoire de m’habituer au van sans être trop dépaysé. Puis direction les Pyrénées, où j’ai découvert que dormir à 1500 mètres d’altitude en octobre, même dans un van isolé, ça pique. Note pour la prochaine fois : vérifier la météo avant de jouer les aventuriers.
L’Espagne m’a accueilli avec ses routes infinies et ses aires de repos où personne ne vous regarde de travers quand vous sortez votre table de camping. Le nord de l’Espagne, c’est un paradis pour les vanlifers : des plages sauvages, des petits villages où le temps semble s’être arrêté, et cette hospitalité espagnole qui vous fait oublier que vous dormez dans une boîte de conserve sur roues.
Mes meilleurs spots gratuits :
Lac de Sillé (France) – Un petit joyau en Sarthe où j’ai passé trois nuits. Pas de douche, mais une vue sur le lac qui vaut tous les hôtels 5 étoiles. Et les cygnes qui viennent vous dire bonjour le matin, c’est inclus dans le prix.
Plage de Berria (Espagne) – Parking en bord de mer près de Santoña. Le bruit des vagues comme berceuse, et au réveil, la mer à 50 mètres. Le rêve, quoi. Attention aux marées hautes si vous dormez près de l’eau, j’ai eu chaud !
Cabo da Roca (Portugal) – Le point le plus occidental de l’Europe continentale. Dormir là, c’est s’endormir au bout du monde. Le vent souffle fort, mais la sensation de liberté est indescriptible.
Monsaraz (Portugal) – Village perché de l’Alentejo. J’ai garé le van en contrebas et j’ai eu droit à un coucher de soleil sur la plaine alentejana. Le genre de moment où tu te dis que ta vie d’avant était un brouillon.
Les vraies galères (parce que tout n’est pas rose)
Bon, soyons honnêtes. Si Instagram ne montre que les beaux moments, c’est qu’il y a une raison. Parce que la réalité de la vanlife, elle inclut aussi quelques moments… comment dire… moins photogéniques.
La panne au milieu de nulle part. Ça devait arriver. Près de Salamanque, mon van décide de faire sa crise d’adolescence. Voyant d’huile qui s’allume, température qui monte, et moi qui commence à paniquer. Heureusement, un garagiste local m’a dépanné pour trois fois rien. Moral de l’histoire : toujours avoir les coordonnées d’un bon mécanicien dans chaque région.
Internet, ce faux ami. Travailler depuis un van, c’est génial en théorie. En pratique, quand tu découvres que ta zone de camping paradisiaque est aussi une zone blanche niveau réseau, ça complique les choses. J’ai passé des heures à chercher du signal, parfois en équilibre sur le toit du van, téléphone à bout de bras. Ridicule, mais efficace.
Se laver, tout un art. Les douches de camping, c’est bien quand il y en a. Sinon, c’est créativité maximale. Douche solaire, lingettes, et parfois un plongeon dans un lac glacé qui vous réveille mieux qu’un espresso. J’ai développé des techniques de ninja pour me laver dans deux litres d’eau. MacGyver peut aller se rhabiller.
Les nuits blanches. Dormir dans un van, c’est romantique jusqu’à ce que vos voisins décident de faire la fête jusqu’à 4h du matin. Ou qu’un camion décide de se garer juste à côté à 5h pour sa pause réglementaire. Les boules Quies, c’est devenu mon meilleur ami.
Ce que j’ai appris (et qui va vous servir)
Ce mois sur la route m’a appris des choses que jamais aucun bureau n’aurait pu m’enseigner.
L’autonomie, d’abord. Quand ton van, c’est ta maison, ton bureau et ton moyen de transport, tu apprends vite à te débrouiller. Réparer un câble électrique, optimiser sa consommation d’eau, cuisiner un repas digne de ce nom avec trois ingrédients… On développe une débrouillardise qu’on ne soupçonnait pas.
La patience, ensuite. Les embouteillages ? On s’en fiche, on a notre café et notre musique. Une route barrée ? Parfait, on va découvrir un autre chemin. Cette lenteur assumée, c’est libérateur. On réapprend à vivre au rythme de la route, pas de la montre.
La joie des rencontres. Dans un van, on devient instantanément intéressant. Les gens viennent vous parler, vous posent des questions, partagent leurs histoires. J’ai rencontré des retraités qui vivent à l’année sur la route, des jeunes couples qui font le tour d’Europe, des artistes qui vendent leurs créations de village en village. Chaque rencontre, c’est une leçon de vie.
La simplicité, enfin. Vivre dans 6 m², ça remet les idées en place. On réalise qu’on a besoin de beaucoup moins de choses qu’on ne le pensait. Cette épuration forcée, elle fait du bien à l’esprit. Moins d’objets, plus d’expériences.
Les conseils de Peter (Dinovan.de) que j’ai suivis (et qui m’ont sauvé)
Peter de Dinovan, ce n’est pas juste un blogueur, c’est un vrai guide pour les apprentis vanlifers. Ses conseils, je les ai appliqués à la lettre, et heureusement.
Bien choisir son van – Peter avait raison : ne pas partir sur un coup de tête. J’ai pris le temps de tester plusieurs modèles, de vérifier l’isolation, l’aménagement, l’autonomie. Mon Fiat Ducato aménagé, il n’est pas parfait, mais il correspond à mes besoins. Et surtout, il ne m’a pas lâché (sauf cette fois près de Salamanque, mais bon).
Ne pas sous-estimer les petits frais – Péages, gasoil, eau, gaz, nourriture… Ça s’additionne vite. Peter recommande de prévoir 50€ par jour minimum, et il a raison. Moi qui pensais voyager pour 30€ par jour, j’ai vite déchanté. Mais c’est un investissement qui en vaut la peine.
Utiliser les bonnes applis – Park4night pour les spots de camping sauvage, iOverlander pour les services, Campercontact pour les aires. Ces applis, c’est la bible du vanlifer. Elles m’ont évité de nombreuses galères et fait découvrir des endroits magiques.
Peter insiste aussi sur l’importance de ne pas trop planifier. « Laisse-toi porter par la route », il dit. Et il a mille fois raison. Mes plus beaux souvenirs, ce sont ces détours non prévus, ces villages découverts par hasard, ces rencontres inattendues.
Conclusion : ce que la vanlife m’a réellement apporté
Un mois après être rentré, je repense encore à ces matins où j’ouvrais les portes arrière du van sur un paysage différent chaque jour. Cette sensation de liberté, elle reste là, quelque part dans un coin de ma tête.
La vanlife m’a appris que le bonheur, il ne se trouve pas forcément dans l’accumulation, mais dans l’expérience. Que le confort, c’est relatif. Qu’une douche chaude après trois jours de camping sauvage, ça vaut tous les spas du monde.
J’ai compris que la vraie richesse, c’est le temps. Le temps de regarder un coucher de soleil sans penser au lendemain. Le temps d’écouter les histoires d’un pêcheur portugais. Le temps de se perdre sur des petites routes de montagne.
Alors oui, je recommencerais demain. Et d’ailleurs, mon van m’attend déjà pour la prochaine aventure. Destination ? Je ne sais pas encore. Et c’est exactement comme ça que j’aime ça.
Merci Peter, pour avoir ouvert cette porte. La route, elle n’attend plus que moi.

Née à Casablanca et installée à Paris, Layla Al-Mansouri a rapidement façonné son univers entre les souks authentiques et les start-ups du Marais. Journaliste digitale et consultante en e-commerce, elle aime dénicher des objets décoratifs inspirés de l’artisanat moyen-oriental tout en explorant les dernières tendances high-tech. Sa plume capture l’alliance subtile entre tradition et innovation qui définit All Of Sooq ; elle révèle comment un tapis berbère, un gadget domotique ou un itinéraire gourmand deviennent des passerelles culturelles. Curieuse et pédagogue, Layla partage conseils pratiques, récits de voyage et analyses business pour guider entrepreneurs et passionnés vers un art de vivre inventif et ouvert sur le monde.


